Christophe Luxereau: un futur biomécanique

Publié le par Horizont-art

    Je pense que l’on peut qualifier le travail de Christophe Luxereau  comme étant une projection, à travers des images, dans un futur biomécanique, esthétique et fortement réaliste.

    Les images en question nous révèlent des objets futuristes imaginés par l’artiste, mis en scène dans un univers graphique qui s’apparente fortement à celui de la publicité. Ces objets sont caractérisés par leur réalisme visuel et surtout de faisabilité. J’entends par là que ces objets ont été conçus comme étant des produits qui ont de grandes chances de voir le jour dans un futur plus ou moins proche, cela dépendra des avancées technologiques.

    Le travail de C. Luxereau a suscité des réactions très diverses, certaines inquiétudes, au sujet de la série des membres féminins mécaniques, se faisaient ressentir  et même si beaucoup se sont tut à la vue de son travail, je pense qu’ils n’en pensaient pas moins. La série a rapidement introduit le thème de l’atteinte au corps, présentée en tant qu’une possibilité de l’avenir de la chirurgie réparatrice ou esthétique. La chirurgie esthétique étant de nos jours assez fortement critiquée, il est clair que l’idée d’un avenir biomécanique peut être mal vue.

 Les visuels, l’aspect virtuel de ses créations est la finalité de son travail, aucune de ses œuvres n’est reproduite « physiquement ». C’est donc une idée que l’artiste veut nous véhiculer, il nous propose un avenir dans lequel le corps et le métal fusionnent dans une esthétique qu’il définit lui-même. C’est en quelques sortes sa vision du futur. Au-delà de simples gadgets de science-fiction, l’artiste nous propose des objets dont la possibilité d’existence future est bien fondée. Fondée sur la vision de l’évolution technologique, de l’esthétique de l’artiste, fondée sur ses connaissances du corps humain et de la mécanique.

L’artiste souligne le caractère esthétique et « positif » des objets futuristes que ses visuels illustrent. Personnellement je partage les visions de C. Luxereau  de notre futur, soit un futur biotechnologique.  Il me semble qu’au-delà de ce que nous propose la science-fiction nous nous dirigeons vers ce avenir-là et que l’imaginaire de l’artiste (se voulant il me semble quasi-prophétique) se fonde sur une évolution technologique dans laquelle son travail s’est ancré. Une évolution qu’il semble très bien comprendre et surtout anticiper.

Cependant certaines images choquent. Par exemple celle ou la femme est réduite à un incubateur, un appareil à gestation qui se limite aux fonctions du vagin, de l’utérus et des seins. Cette production, que  j’ai trouvée particulièrement effrayante, donne une image très sombre et froide du miracle de la vie et bien entendu de la place de la femme, dans l’avenir.

Dans notre société actuelle les femmes luttent pour se débarrasser des rôles qui leurs sont imposés, obligations qui les enferment dans une existence de bonnes mères ou de fidèles épouses au service de leur mari.  Il me semble que l’avenir que nous propose l’artiste, ou le corps de la femme est réduit à sa fonction première : donner la naissance,  va à l’encontre de ces idées.

 

    J’ai trouvé fort intéressante la recherche de l’artiste sur les avatars employés par les internautes. Elle me parait en effet réaliste et anticipatrice, ce phénomène grandissant et très répandu jouera très certainement un rôle primordial dans la sociabilité des internautes. Si les portraits vaniteux permettaient aux plus fortunés de perpétuer le souvenir de leur personne, les avatars actuels donnent la possibilité d’étendre notre personnalité, d’imposer virtuellement au monde une image de nous même tel que nous aimerions être.  Dans un univers vaniteux ce ne sont pas seulement des internautes qui se croisent mais bien la représentation que chacun d’entre eux se fait de sa personne, et ou l’image de soi s’éloigne de plus en plus du réel.


 

Fyrat
219 030
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
<br /> Découvrez l'Exposition "OUVRIR" par LaGalerie Vachette, où l’industrie rencontre l’art contemporain pour ne faire plus qu’un…<br /> Du 15 au 17 octobre de 12h à 20h, l'une des dernières œuvres de Christophe Luxereau sera présentée.<br /> <br /> Lieu<br /> Lagalerie Vachette - 13 rue Sévigné - Paris 4e - M° Saint-Paul<br /> <br /> <br />
Répondre